C’est parti pour IA QU’À - Dico du futur de l’intelligence (et la bêtise) artificielle.
Pour vous donner envie d’investir dans cette œuvre de salubrité publique qui met de l’humour et du bon sens dans la réflexion sur l’Intelligence artificielle.
Le premier est « vIArtige » ou les étourdissements et les désorientations provoqués par tous les acteurs de l’IA.
On nous a annoncé que les IA sont puissantes, car elles brassent des milliards. 500 milliards par là, 800 par ci, 200 encore… Je laisse Karim Duval expliquer comment on jongle avec cet argent virtuel.
On nous a raconté à grand renfort de phrases aussi emphatiques qu’artificielles l’arrivée d’une nouvelle version d’une IA. On multiplie les : « C’est vertigineux… C’est un choc… On ne peut pas l’imaginer… ». Sans cela, on ne verrait pas la différence. Le nouveau Chat-Plus miaulant vraiment comme le précédent !
On nous a fait trembler avec Deepseek, l’IA chinois qui fait la même chose en consommant dix fois moins de ressources. Pour mieux manipuler la tension, l’étoile filante a disparu pour réapparaitre prochainement avec une version encore plus « vertigineuse ».
On nous tient au bord du précipice en nous faisant craindre l’arrivée du IA super-intelligente qui va nous prendre pour des super-idiots. On oublie bien entendu d’évoquer le paradoxe de Moravec qui dit : « Les choses qui sont faciles pour les humains sont difficiles pour l’IA et vice-versa. »
Le Dico est pour l’instant le seul médicament contre le vIArtige. Si cela ne fonctionne pas, je vous le rembourse.
Le deuxième mot est overtIA.
La fenêtre d’Overton ( un concept du politologue Joseph Overton) désigne l'ensemble des idées, opinions ou pratiques considérées comme plus ou moins acceptables par l'opinion publique d'une société. Pour lui, une idée est viable quand elle se situe dans cette fenêtre.
En termes d’IA, la fenêtre d’Overton ou OvertIA semble être aujourd’hui dans le « C’est fou comme ça va vite. Tous les jours, il y a un nouveau truc super (voire super plus) mieux ! », « C’est une révolution plus importante que toutes les autres ».
Si cet enthousiasme fait un peu grincer des dents, pour l’instant, on exclut de la fenêtre de l’acceptable : « la fusion complète homme-machine », « l’IA, entité juridique », « le remplacement de l’humain par la machine. »… Pour combien de temps ?
En prime, des fake tentent d’élargir la fenêtre d’Overton ou rendre acceptable des idées abjectes. L’indigne vidéo relayée par Trump montrant que Gaza peut être transformé en Côte d’Azur sert à cela.
Sam Altman, le PDG d’OpenAI, continue sa tournée de rock star. Le papa de ChatGPT, dont les algorithmes ronronnent à coups de milliards de dollars, nous prédit l’avènement d’une le qui effectuera tous nos boulots (curieusement, il reste discret sur le remplacement des PDG de la Silicon Valley par une IA !).
Pas d’inquiétude, nous assure-t-il avec la conviction d’un évangéliste : c’est pour notre bien. L’histoire nous montre que les révolutions technologiques finissent toujours par élever le niveau de vie général (avec une forte préférence pour celui des plus fortunés !).
Que l’on adhère ou non à ses prophéties, cette IA va nous pousser à développer de nouvelles compétences. Parmi elles, la machIApathie : l’art de collaborer avec des intelligences artificielles sans perdre son humanité et son esprit critique.
Outre vendre quelques livres pour amortir les coûts, mon objectif est d’utiliser le livre pour aider les néophytes de l’IA à comprendre ses fondements et à contribuer à la réflexion.
Ce que j’intitule une « Conf-IAtelier » comprend trois temps.
1/ On comprend
De lA, une moisssonneuse-batteuse-lieuse-trieuse de données aux limites de l’IA : biais, hallucinations, boîte noire… Une dizaine de néologismes permettent d’explorer l’IA sans se prendre les neurones dans les algorithmes ou le jargon de l’IA.
2/ On approfondit un domaine
IA sur ordonnances (santé) ; IA, le nouveau bla-bla boom (conversation); L’IA fait le café (travail); L’empire du faux (démocratie); Le catalogue IkéIA de demain (maison ); L’IA fait la loi (justice) ; Mona LisIA, la nouvelle odyssée artistique (culture); L’IA sur ses vieux jours (vieillissement)…
3/ On crée
Les participants inventent des mots et les mettent en scène dans des histoires. Ils deviennent créateurs de réflexions sur l’IA.
Si vous connaissez quelques désespérés de l’IA, n’hésitez pas à leur proposer une Conf-IAtelier. C’est toujours accompagné de quelques rires.
Futureusement vôtre !
Anne-Caroline