Dico du futur de l'IA : chatIArer
Avoir recours aux chats pour faire progresser l’intelligence artificielle
C’est parti pour le troisième mot que vous retrouverez dans le Dico du futur de l’intelligence (et la bêtise) artificielle dont la sortie est prévue en novembre prochain.
Ce projet m’oblige à avaler livres, vidéos, podcasts sur l’intelligence artificielle en mode gavage. Par facilité, j’ai commencé par l’écosystème francophone. J’ai découvert qu’une petite dizaine de chercheurs et autres pingouins bien sachant sont installés sur la banquise de l’IA. Monopolisant les micros, ils se répètent, s’autocongratulent et se comportent comme des stars de bac à sable.
Affligée par ces pensées en boucles fermées, je pense qu’il est urgent que le maximum de personnes s’emparent de cette technologie pour la faire sortir de ses gonds, la critiquer, l’améliorer. Le Dico du futur de l’intelligence (et la bêtise) artificielle voulant sensibiliser les non-experts, je fais des pas du côté de l’humour. Aujourd’hui, avec le verbe chatIArer, vous découvrirez que les chats jouent un rôle important dans la scène du machine learning.
Chez les félins des technologies numériques, on adore les chats. Dans tous les rapports, conférences ou livres, on les caresse dans le sens du poil.
Cette attirance remonte au début de l’Internet. À cette époque, les internautes découvrent la toile et, dans le même temps, que leurs chats adorent se faire photographier (logique, vu qu’on leur dit : « Souris ! » Bon… ). Ils livrent en pâture les photos de leur chat en train de manger, boire, jouer, dormir, courir, se gratter… L’animal est capturé sous tous les angles avec des commentaires suscitant l’admiration : « Ma minette adorée… Mon chat, le plus beau des chats… Mon chat parle aux poissons. »
Pendant ce temps, les chercheurs travaillent sur l’apprentissage des machines. Ils aimeraient que leurs intelligences artificielles reconnaissent les animaux ou objets.
Vous pourrez dire qu’il n’y a pas de quoi fouetter un chat. Il suffit de les décrire et après la machine se débrouille. L’affaire n’est pas si simple. Pour un chat, on pourra dire qu’il a quatre pattes. Mais, c’est quoi une patte ? Est-ce une forme rectangulaire de couleur terminée par une structure en étoile ? Comment la différencier d’un bout de bois terminé par des branches ? Quel espacement moyen faut-il exiger entre ces quatre rectangles pour identifier un chat ? Cerise sur le gâteau, comment va faire la machine si le chat est amputé ?
La deuxième méthode imaginée est de présenter des images à la machine. Elle va analyser ses caractéristiques, constituer un catalogue et après se débrouillera toute seule.
Le souci est que si un enfant a besoin de voir deux chats pour savoir qu’un chat est un chat, la machine est vraiment diesel. Pour préchauffer son intelligence, il faut la gaver de millions d’images.
Si les chercheurs disposent de peu d’images du rhinopithèque de Roxellane (singe à bouche bleue) ou du porc laineux (comme son nom l’indique, un porc qui fait de la laine), ils ont dans leurs banques des millions d’images de chats. En prime, les commentaires vont faciliter le travail des machines.
Les chats ont ainsi fait faire un pas poilu à l’intelligence artificielle.
Quelques années plus tard, en 2012, les scientifiques des laboratoires de Google créent le premier réseau de neurones artificiels. Ils relient 16.000 machines par un milliard de connexions. Ce cerveau virtuel doit ensuite se débrouiller avec 10 millions d’images tirées de vidéos YouTube. Ce grand cerveau a principalement appris qu’un chat est un chat. Une affaire qui donne vraiment envie de donner sa langue au chat.
PapotagesTGP
Les chats ayant fait progresser l’intelligence artificielle, les créateurs des nouveaux services les remercient en les mettant à l’honneur. C’est pourquoi OpenAI nomme « ChatGPT » son générateur de textes et Mistral AI « Le Chat ».
Quelques orthodoxes des mots ne vont pas manquer d’affirmer que ChatGPT vient du mot anglais « the chat », la conversation. GPT veut dire Generative Pretrained Transformer ou en français Transformateur Génératif Préformé. Il n’a donc aucun rapport avec nos souriants animaux de compagnie. On peut rétorquer que si c’était le cas, on aurait traduit ChatGPT par un PapotagesTGP tout aussi élégant, mais peut-être un peu moins vendeur.
La souffrance démasquée
Dans l’élan, les chercheurs veulent faire progresser le bien-être des animaux de compagnie.
Contrairement aux chiens, les chats gardent le masque. Ce stoïcisme empêche les propriétaires et les vétérinaires de détecter des signes de douleur. Mais, des chercheurs de l’université israélienne de Haïfa et allemande d’Hanovre ont créé et testé des algorithmes de détection. Depuis 2021, l’application Talby développée par Sylvester AI propose, à partir d’un cliché facial, de déterminer le niveau douleur du chat.
Un Google traduction pour chats
Comme le chat échaudé ne craint pas les délires technologiques, on a aussi MeowTalk, un Google traduction pour chats. L’application traduit les miaulements des chats en langage compréhensible par son propriétaire. Son créateur, Javier Sanchez explique que : « Chaque chat possède un vocabulaire pour communiquer avec son maître. S’il ne s'agit pas d'un langage vu que les chats ne partagent pas les mêmes miaulements pour communiquer entre eux, on peut utiliser l'apprentissage automatique pour l’interpréter et le traduire en un langage compréhensible par l'homme ». L’application identifie une dizaine de miaulements qui signifient « nourris-moi », « laisse-moi sortir » et peut-être aussi « lâche-moi avec ton stupide gadget. Mes miaulements servent surtout à attirer l’attention de mon fabricant de gamelles. »
Mort et vivant
Si le chat est une star de l’IA, ce n’est pas par hasard. Le chat a été présent dans la science avant les envolées de l’intelligence artificielle.
En 1935, le philosophe et physicien, Erwin Schrödinger prend une boîte dans laquelle il enferme un chat, une fiole de gaz mortel et une très petite source radioactive. Si le compteur détecte une désintégration radioactive, la fiole se brise et le chat meurt. Comme il n’a aucun moyen de savoir si le mécanisme s’est déclenché, il affirme que le chat est mort et vivant à la fois.
Cette expérience de pensée sert à illustrer le principe de la physique quantique. Dans le mode binaire, on est vivant ou mort. Dans le mode quantique, les états se superposent. On peut être mort et vivant en même temps.
Si les intelligences artificielles quantiques sont plus pour après-demain que demain, on n’ose pas imaginer à quelles sauces les chats et nous-mêmes serons mangés lorsque le quantique démultipliera les capacités de traitement des données.
En attendant, anticipons avec quelques chatteries futuristes.
Chatteries intelligentes (ou pas)
Quand les chercheurs tiennent un fil, ils déroulent toute la pelote. On peut donc s’attendre à avoir demain…
Wazchat
Guidage pour chats
Le chat suit un parcours lumineux. Il évite le voisin allergique à l’animal de compagnie ou le matou vraiment pas solidaire. Il peut aussi rentrer au plus vite à la maison lorsque son IAuge est remplie.
IAauge
Mangeoire intelligente
L’IAuge détermine la quantité de croquettes attribuées au chat. S’il a ronronné toute la journée sur le canapé, ses agapes sont réduites. S’il a volé des croquettes dans l’IAuge du voisin, la quantité est décomptée. Chatte de vie, avec de tels « chat-iments », nombreux vont avoir besoin de chatrapies.
Chatrapie
Thérapie pour chat
Les applications indiquant le niveau de douleur physique et psychologique du chat, des thérapeutes ont développé des pratiques pour les caresser dans le sens de l’ego.
Si les chats ne vous intéressent vraiment pas et que vous vous voulez réfléchir au futur du travail de votre organisation, surtout n’hésitez pas à nous contacter. Jeux de cartes, ateliers de design-thinking, conférence-atelier… Vous pouvez acheter chat en poche. Télécharger la présentation d’Anticipédia
Futureusement vôtre !
AnneCaroline
J'essaie d'évangéliser mes collègues afin qu'ils utilisent pertinemment l'IA mais c'est un sacré chat-llenge :)