Depuis quelques mois, je me dis tous les vendredis que je vais prendre la plume pour vous écrire. Le temps passe et on n’est pas vendredi. Qu’importe, je vais vous raconter une histoire qui conjugue de l’enthousiasme et du désappointement.
« Et si les enfants inventaient le futur ! »
L’affaire coule de source. Cette idée basique est porteuse d’avenir.
Elle redonne une chance au futur. Aujourd’hui, comme il semble trop terrifiant, on l’efface pour rester dans un présent plus rassurant. Quand l’horizon se réduit, les esprits font de même. Résultats, ils s’asphyxient dans des fils d’infos et communications se limitant à l’instant.
En prenant la pelle et, on peut leur faire confiance, aussi la bonne pioche, les enfants vont devenir acteurs de leurs devenirs et découvrir qu’ils ne sont pas condamnés à subir.
Pour descendre de la nébuleuse théorique et passer à l’action, on* a imaginé les Contes des 1001 futurs.
Destinés en priorité aux enfants de 8 à 11 ans, ces contes revisitent les contes d’hier en explorant des problématiques sensibles : réchauffement climatique, pollution, fake news, intrusion de l’intelligence artificielle, modification génétique…
Il faut du beau pour inventer du beau !
Comme on croit qu’il faut du beau pour inventer du beau, le livre est magnifiquement mis en page et illustré par Sophie Brakha .
Dans chaque conte, un QrCode renvoie vers des exercices prospectifs à télécharger. (Ce principe permet de faire évoluer et enrichir les exercices en fonction des remarques des utilisateurs).
Quand on a fini l’atelier, un lien permet aux enfants de poster leurs dessins, histoires et constructions sur un site collaboratif. Outre partager leurs productions, ils commentent celles d’autres. On a l’outrecuidance de penser que l’intelligence créative et collaborative s’apprend en pratiquant de manière ludique au plus jeune âge.
Si le dispositif est intéressant, il nous semble un peu bancal : il lui manque une patte en ne mobilisant pas tous les sens. On aimerait que les enfants puissent avoir le choix de lire ou écouter les contes. On rêverait qu’ils puissent aussi les sentir. Ce sens ne doit pas être délaissé pour inventer le futur.
Mais, pour la création de podcasts ou de parfums, il faut quelques peccadilles aussi sonnantes et trébuchantes.
Depuis des années, on imagine des projets et on cherche des partenaires pour le développer. Là, on ne trouve aucun partenaire. On a l’impression que tout le monde soutient l’idée, mais que personne n’est prêt à mettre le moindre centime pour qu’elle existe. En clair, la culture pour les enfants, cela ne vaut pas un radis, car cela ne produit pas assez de blé et d'oseille !
Le Centre national du livre ayant une manière d’innover, genre « toujours plus de la même chose » a refusé le projet à cause des QRcodes. À cause d’eux, il rentre dans la catégorie « cahiers d’exercices ». Cette honorable institution ne va pas s’abaisser à financer un vulgaire « cahier » !
On a frappé aux portes de l’Éducation nationale avant d’admettre que là l’innovation était du mode « courant d’air ». À chaque fois, on vous renvoie vers un autre service.
Les entreprises créatrices de Podcasts contactées ont eu deux attitudes. Les unes considérant que les bons contes font de bonnes rentrées financières. Ils nous ont envoyé des factures entre 50 et 70 000 euros pour la création des 16 podcasts ! Les autres ont eu l'élégance de nous signaler que les enfants ne faisaient pas partie de leur stratégie éditoriale.
Le smiley « désapointé » ne convenant pas à notre genre de beauté, on a décidé de vous offrir* le livre si vous nous mettant en contact avec...
Un fabricant de podcasts qui serait intéressé à participer à l’aventure sans passer par la case « hold up » : une radio, un créateur de podcast pour enfants…
Un musée, un théâtre ou un créateur d’événements qui voudraient impliquer les enfants dans la construction de futurs.
Une ville qui voudrait de nouvelles idées pour ces ateliers périscolaires ;
Une bonne porte à l’éducation nationale. On peut tout de même rêver !
Un journaliste intéressé à faire un article ou une émission sur l’aventure.
Un mécène… Oui, j’insiste. On peut rêver ! Et là on vous offre en même temps le Dico des métiers de demain, la Méthode à Jules, le Dico du futur de l’amour…
Une entreprise intéressée par le nouveau projet : faire inventer la maison de retraite du futur aux anciens (je vous en parle très vite).
À vous de jouer et d’avance un grand merci.
*On, c’est Luc Legay, Anaïs Hua qui a validé l’adaptation à un jeune public, Sophie Brakha à l’illustration et moi-même au clavier.
* Vous pouvez aussi acheter le livre. Avant, découvrez le premier conte : Greta et les gazonautes.