Le vendredi, c'est le jour de la crise... et de la lettre du futur

C’est parti pour 2025. Je vous souhaite à tous une année créative (on a besoin de toutes les idées pour bouger quelques lignes), souriante (tant qu’à effectuer des changements, pourquoi ne pas les faire dans le sens du plaisir), et lente (assez pour que vous puissiez savourer tous les instants).

C’est aussi le moment des bonnes résolutions. Je vous rassure. Je ne vous promets pas de vous envoyer une lettre chaque vendredi. Je constate trop souvent que le syndrome d’épuisement scriptural frappe les serials créateurs de lettres d’info. Ils finissent souvent par avouer que, comme ils n’ont plus rien à dire, ils cherchent un sponsor pour financer leur vide !

Depuis quelque temps, mon sujet de prédilection est les crises du futur. J’ai imaginé 15 crises que je publie chaque semaine sur ateliersdufutur.org.

Pas très gaies, les crises, me direz-vous ?

C’est vrai.

Crise cardiaque, crise d’adolescent, crise de 29… La crise est un événement social ou personnel qui se caractérise par un paroxysme de souffrances, de contradictions ou d’incertitudes. Elle peut produire des explosions de violence ou de révolte.

Tous les parents ne peuvent que confirmer que la crise d’adolescence est un mauvais moment qui a une fichue tendance à tarder à passer.

Pourtant, la crise est fondamentale, car elle aide à se mettre en mouvement. Lorsqu’elle arrive, l’individu ou la société abandonne son vécu routinier pour essayer de se préserver face aux bouleversements qui la traversent et pour se remettre en projet. Elle oblige à réinterpréter le monde et le préserve ainsi de la sclérose et de la pétrification.

Nous sommes souvent comme les grenouilles plongées dans une casserole d’eau froide mise sur le feu. Nous trouvons le changement désagréable, mais nous ne restons à attendre le pire.

-> Inondations et sécheresses dues au réchauffement climatique… Ça craint, mais pas autant que ça. Mon beau-frère a eu sa maison noyée. Avec les assurances, il a pu tout refaire. Maintenant, il est content.

-> 80 000 migrants morts en Méditerranée, en Atlantique ou dans la Manche l’année dernière, dont beaucoup dans l’anonymat… Oui, c’est fâcheux… Mais que voulez-vous, nous ne pouvons pas porter la souffrance du monde.

Tant que cela ne nous explose pas à la figure, nous avons tous de nombreuses raisons de rester dans nos pantoufles à regarder nos séries.

Imaginer les crises de demain permet de les anticiper. On peut prendre des mesures pour les prévenir ou diminuer leur portée.

-> Chido a dévasté Mayotte. Si, au lieu de nier qu’un typhon peut se produire dans la région, on l’anticipait, on aurait fabriqué des maisons que l’on peut monter en quelques jours. Le Premier ministre, Bayrou de secours, n’aurait pas eu à annoncer qu’il allait lancer un appel d’offres pour les imaginer. Une pratique qui va permettre aux habitants de Mayotte d’attendre au moins deux ans pour avoir un nouveau toit !

La crise de l’eau va sans conteste être l’une des pires dans les années à venir. Aujourd’hui, 2 milliards de personnes souffrent déjà du manque d’eau. Selon les prévisions du World Resources Institute, 40 % de la population mondiale vivra dans des zones de sécheresse ou de stress hydrique. La crise de cette semaine l’aborde avec l’ensemencement des nuages. Cette technique pour faire tomber la pluie est ancestrale. Le problème est qu’elle est pratiquée massivement, en particulier en Chine, et qu’elle peut contribuer à augmenter le dérèglement climatique.

Futureusement vôtre,

Anne-Caroline Paucot